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Création d’un GFA-Groupement Foncier Agricole à Maclas

Du foncier solidaire pour le GAEC aux Mille Fruits

32 000€ à collecter, notamment autour des AMAP de La Guillotière à Lyon et de Beaubrun à St-Etienne. On peut souscrire des parts de 100€. Rendez-vous à Chorée, sur la ferme, samedi 24 septembre à 11h...

lundi 12 septembre 2011


A l’AMAP de Beaubrun à St-Etienne, et à la Guil’AMAP de Lyon, c’est Jean-Luc Juthier et le GAEC de la Ferme au Mille Fruits qui livrent les fruits.
Le GAEC de la Ferme aux Mille Fruits a été créé en 2008 à Maclas (côté sud du Pilat) pour prolonger l’activité de l’exploitation de Jean-Luc et Véronique Juthier et permettre l’installation de Romain, leur fils. La ferme emploie aussi un salarié, Christian. Et quand Jean-Luc partira en retraite, c’est un jeune, Yohann - qui est en train de faire son stage d’installation sur la ferme - qui le remplacera.
Le GAEC produit des fruits en culture biologique : cerises, pêches, poires, pommes, abricots, raisins, et transforme une partie de la production en jus de fruits, cidre, vinaigre et conserves de fruits.
La commercialisation se fait en grande partie en vente directe : à la ferme, livraison à 2 AMAP (Beaubrun et La Guillotière), point de vente collectif (la Ferme du Pilat), et en demi-gros : Bionacelle à Annonay, consommateurs groupés, magasins et restauration collective (SCIC Bio à Pro).

Les 18 ha « exploités » par le GAEC (12 ha en vergers) sont relativement groupés autour des bâtiments, mais sont loués par les agriculteurs à une douzaine de propriétaires, et certains souhaitent vendre dans les années prochaines. Et il y a risque que ces terrains soient achetés pour de tous autres usages que l’agriculture (élevages de chevaux, etc).

Sauvegarder l’usage agricole des terres

Afin de préserver cet outil de travail, conforter les 4 emplois actuels (dont 1 salarié), et mettre en place les conditions (y compris d’achats de nouvelles terres) qui permettront le démarrage d’une autre installation en maraîchage sur une partie des terrains, il a été décidé de créer un GFA - une sorte de propriété coopérative de la terre -, qui permettra également aux familles de “consommateurs” de s’impliquer directement dans la structure qui les approvisionne en acquérant des parts du GFA, qui ont été fixées à 100 euros.

Mi-juin, Jean-Luc a présenté en réunion de l’AMAP de Beaubrun la situation de sa ferme, le projet et les cartes. Une première étape sera l’achat d’une parcelle de 1,74 hectare, à l’automne 2011, pour environ 9 000 euros. Ensuite, il est envisagé d’acquérir 6,5 hectares, pour 23 000 euros environ. Et environ 3 hectares seront apportés au GFA par les membres actuels du GAEC. L’objectif est donc que soient souscrites au total 320 parts de 100 euros = 32 000 euros

L’ensemble permettra aussi de constituer un îlot cohérent de terrains cultivés en agriculture biologique.
Début septembre, on en est à 59 parts de souscription annoncées pour la 1ère étape (soit 5 900 euros), et 20 autres parts (soit 2 000 euros) pour la deuxième phase du GFA.
Une précision : cette souscription de parts du GFA n’est pas réservée aux adhérents des deux AMAP. D’autres personnes peuvent devenir associées du GFA.
Il faut préciser aussi qu’il s’agit d’une souscription, pas d’un don. Un souscripteur qui le souhaite pourra récupérer son argent (avec un délai à fixer). Une indexation sera mise en place, pour conserver la valeur de l’argent investi en prenant en compte notamment l’inflation.
Les souscripteurs participeront aux décisions du GFA (sans doute selon la règle 1 part = 1 voix)
Le GFA louera les terrains aux agriculteurs ; ces loyers permettront de payer les impôts fonciers, et d’acquérir éventuellement d’autres terrains.
Evidemment, ce sont les paysans qui décident ce qu’ils font sur ces terrains et de la conduite de leur ferme, avec toutes les garanties que prévoit le statut du fermage.

L’urgence à sauver les terres agricoles et à installer des paysans.

Alors que la question de l’alimentation devient de plus en plus cruciale, et que les prix des produits agricoles risquent d’exploser dans les prochaines années à cause du coût de l’énergie et des transports utilisés par l’agriculture industrielle, il est totalement aberrant et irresponsable de continuer à laisser artificialiser les terres agricoles pour faire des routes et du goudron, des lotissements, des centres commerciaux.
Dans le département de la Loire, c’est environ 1000 hectares de terres agricoles qui disparaissent ainsi chaque année ! Il y a malheureusement un gouffre entre les déclarations “vertes”, “développement durable” de beaucoup d’élus, et les décisions qu’ils prennent de laisser saccager des terres agricoles, et souvent parmi les meilleures... Alors que l’urgence est d’installer des jeunes paysans.

Un partenariat financier local paysans-familles

Ce projet de GFA a été construit avec l’aide de “Terre de Liens”, association qui cherche à sauver du foncier agricole pour permettre l’installation ou le maintien de paysans.
Mais la forme GFA, appuyé notamment sur les familles des deux AMAP et d’autres familles qui se ravitaillent en fruits au GAEC, permettra d’abord de rassembler plus d’argent - parce que chacun-e peut voir les tenants et les aboutissants de ce projet, et être partie prenante des discussions et des décisions -, et sera une garantie qu’il n’y aura pas détournement d’objectif, que cela ne se retournera pas contre les paysans, contrairement à ce qui s’est passé avec tant de structures coopératives construites par les paysans mais qui leur ont échappé, sont devenues obèses et sont passées à la logique néolibérale.
Bref : c’est un partenariat financier local maîtrisé par les intéressés autour d’un projet agricole bien précis qui est lancé.

Une rencontre d’étape pour la mise en place du GFA, pour visiter les terrains, etc...aura lieu samedi 24 septembre à 11h, sur la ferme, à Chorée (commune de Maclas - 42). Les personnes intéressées par ce projet sont bienvenues.

Celles et ceux qui sont intéressé-e-s par ce projet peuvent contacter :
Jean-Luc Juthier (GAEC) 04 75 67 14 74 - juthierjlv@wanadoo.fr
Martine Chevalier (Amap Beaubrun) 04 77 34 28 51 - martinechevalier@wanadoo.fr
Hélène Charpenteau (Guill’Amap) - hcharpenteau@free.fr